Le ciel londonien se laissait envelopper d'une couleur gris-bleue, grondant au loin, menaçant les passants qui, alarmés par la menace accéléraient le pas pour rejoindre leur demeure ou lieu de travail après une pause déjeuner. Une jeune femme marchait d'un pas rapide, manquant de rentrer dans un homme qui portait une étrange cape noire. Elle s'excusa, avant de continuer sa route, l'inconnu fit de même. Ce qu'elle ignorait, c'est qu'elle venait de croiser un homme qui avait la particularité d'être un sorcier. Une particularité pour elle, bien entendu, un rictus amusé s'était esquissé sur ses lèvres, alors qu'il rejoignait un autre trottoir. Son chemin s'arrêtait non loin de Notting Hill, une townhouse au mur blanc nacre se dressait devant lui. Il s'avançait, poussant la grille de l'entrée afin de monter les escaliers et frapper à la porte. Quelques secondes s'écoulèrent, et un homme âgé d'une cinquantaine d'année apparu de l'autre côté de la porte. «
Monsieur Jackson, veuillez entrer je vous prie. » L'homme hochait la tête, pénétrant dans la demeure, retirant sa cape, «
Je vous remercie de me recevoir monsieur Llewellyn. » Son interlocuteur lâcha un léger rire amusé, «
Vous, vous trompez, je ne suis pas votre rendez-vous, ce dernier loge chez moi lorsqu'il passe à Londres. » Le dénommé Jackson, hochait la tête un peu confus, suivant l'homme jusqu'à l'étage supérieur, frappant à la porte. «
Entrez. » L'inconnu invita Jackson à entrer dans la pièce, refermant derrière lui.
Installé dans un fauteuil prêt de la cheminée, l'hôte se redressait pour venir accueillir son invité, ce dernier ne cachait pas sa surprise. « Monsieur Jackson, je vous remercie d'avoir accepté mon invitation et d'être venu de Dublin pour me rencontrer. » L'homme lui serrait la main, «
Monsieur Llewellyn, je dois dire que je n'aurais pas pensé que avec votre réputation vous étiez... Comment dire... » «
Jeune ? Comme vous ? » Terminait Carter amusé, levant les yeux vers son interlocuteur qui lâcha un léger soupire. «
Disons que les gens de notre génération avaient plutôt tendance à vouloir défendre le pays et non partir à la recherche de runes. » Le sorcier l'invitait à s'installer sur un fauteuil, lui proposant un thé. Sortant plusieurs notes et journaux, Jackson adressait un léger sourire timide vers son hôte qui s'installait de nouveau en face de lui. «
Avant que nous de commencer vous avez peut-être des questions ? » L'irlandais se redressait alors, esquissant un sourire amusé, «
Parlez-moi de vous. »
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Carter Stephen Llewellyn est né un petit village au bord de la côte galloise, ses deux parents étaient des sorciers, sa mère était une historienne et auteur renommée, son père un auror. Aîné d'une famille de trois enfants, il était celui qui a toujours dû se montrer indépendant et responsable, toujours présent pour veiller sur les jumeaux qu'étaient son frère et sa soeur, il tenait à eux comme la prunelle de ses yeux et toute sa famille vivaient dans une maison de campagne dans la Pays de Galles. Très proche de son père, Carter le prenait pour modèle, rêvant d'un jour rejoindre les hommes du ministère qui luttaient contre les criminels qui pratiquaient la magie noire. Assez turbulent, un peu rêveur, il se perdait souvent dans les contes et légendes magiques, puis les livres d'histoires de sa mère quand il fut un peu plus âgé. Quant à son frère et sa soeur, il en était très proche, assez protecteur voir même rabat-joie, dans l'esprit du "faites-ce-que-je-dis-pas-ce-que-je-fait". Son frère souhaite devenir comme sa mère, historienne et spécialiste dans les runes, sa soeur préférait devenir médicomage. Des rêves de gamins. Et si leur enfance fut plutôt heureuse, l'avènement de Voldemort changea la vie de la famille Llewellyn pour toujours.
Il avait quatorze ans passant un peu de temps avec son père dans la boutique de Quidditch du chemin de Traverse, discutant de sa future rentrée l'année suivante à Poudlard et son souhait d'acheter un nouveau balai, pour sa troisième année dans l'équipe de Gryffondor. Puis, il y a eu une explosion, une attaque de mangemorts, de la panique dans les rues puis son père l'avait laissé dans une ruelle, partant à la recherche du reste de la famille laissée à Fleury&Bott. Il est arrivé trop tard et Carter lui s'était retrouvé face à des mangemorts qui l'avaient laissé pour mort. Il s'est réveillé plus tard à l'hôpital de Saint-Mangouste, seul survivant avec son père, ils venaient de subir une lourde perte, assombrissant l'avenir et leur optimisme.
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«
Je suis navré que votre famille dû se relever d'un tel drame. Et donc votre père était un auror. Pourquoi ne pas se tourner là-dessus ? » Un léger sourire triste s'esquissait sur les lèvres de Carter, «
Jusqu'à quelques années, je voulais être auror, c'était un choix évident, encore plus après le décès de ma mère pendant la... » Lâchant un soupire, «
Mais Voldemort à était anéantit deux ans plus tard, les mangemorts furent arrêtés ou ont disparus de la circulation, les responsables du meurtre de ma mère et les jumeaux furent envoyés à Azkhaban. Je n'avais aucune raison de continuer dans cette voie et... L'histoire c'était aussi une grande partie de mon enfance. »
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S'il était très proche de son père, lorsqu'il avait six, le jeune homme rencontra des collègues de sa mère, spécialisé dans la recherche de Runes et la lecture de ces anciennes écritures magiques. Ils parlaient de leur dernier voyage, leur espoir et passion, devant le jeune homme, les yeux pétillants qui sans faille et détermination leur annoncèrent que s'ils ne trouveraient pas les Runes qui révèlent la vraie histoire de la magie, il le ferait lui. Une promesse, qu'il garda dans un coin de sa tête, entre les connaissances de sa mère, les livres à portée de main et la passion qu'il partageait avec son petit frère, il ne l'oublia pas. Même si son ambition changea rapidement, même s'il passait du temps avec son père. En vérité, c'était pour discuter plutôt d'histoire que d'auror, un truc entre eux, qui se développera au fil des années et encore plus après le drame. Une manière de faire revivre leur proche décédé.
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«
Vous aviez six ans à l'époque, pourquoi prendre au sérieux une affirmation ? » Haussant les épaules Carter sortait une cigarette pour l'allumer. «
Je vais peut-être passer pour un naïf, mais j'aime bien croire que c'est ce genre de choses qui me permet d'avancer. » Le visage du sorcier s'était illuminé, son regard pétillant, «
Et je peux vous dire, il n'y a rien qui se mettra en travers de mon chemin. » Son interlocuteur laissa un sourire entendu se dessiner sur ses lèvres, s'appuyant contre le dossier de son fauteuil, son regard se détachant de l'homme pour observer le feu dans la cheminée. «
Et votre hôte ? » Un nuage de fumée s'échappait des lèvres du sorcier, ses yeux se fermant doucement, « Le vieux Hobbes ? » Il lâcha un léger rire, ouvrant de nouveau les yeux pour observer le plafond un air pensif, «
C'est une autre histoire, peut-être une prochaine fois... » Jackson esquissa un nouveau sourire, «
Je comprends. Alors nous devrions parler de votre projet de recherche dans ce cas. »
Quelques heures plus tard, Jackson quittait la townhouse, disparaissant sous le regard attentif du maître de maison avant qu'il ne dirige vers la cuisine pour retrouver Carter qui préparait le repas. S'installant en face du sorcier, le vieil homme l'observait avec un oeil brillant, «
Alors ? » Le sorcier s'arrêta un instant pour lever les yeux vers l'homme, un large sourire s'esquissant sur ses lèvres. «
Je pars en Irlande pour le reste de l'été Ted. Tu n'auras pas à me supporter bien longtemps cette fois encore. » Theodore Hobbes récupéra une tomate, en esquissant un sourire, «
Dommage. J'aime bien quand c'est toi qui cuisines. »
Archéologue, historien, on ne sait jamais trop où le mettre, réputé dans son domaine de nom, plutôt que de visage. On sait que depuis six ans il est professeur d'étude de Runes à l'université de Poudlard. Le reste ? Il reste une énigme, difficile à cerner et ça lui convient.