Vela Monroe était allongée sur le lit de sa chambre dans son appartement, ou mouchoir de poche, a Nadym en Russie. Dehors, il pleuvait, ou plutôt il neigeait pour changer, mais ça ne la dérangeait pas; ça allait parfaitement avec l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait. Elle avait toujours été du genre fière et orgueilleuse; mais a cet instant très précis, les jambes écartées, une infirmière au milieu, une expression de douleur intense sur le visage et les dents tellement serrées qu'elle se demandait comment elles faisaient pour ne pas éclater hors de sa mâchoire; elle se détestait. Pourquoi avait-il fallu qu'elle tombe dans le piège que cet homme lui avait tendu? Elle savait parfaitement qu'il était marié, elle lui avait même résisté pendant plusieurs mois, mais l'attirance avait été trop forte; beaucoup trop forte. Et maintenant, elle en payait les conséquences. Un petit être tout innocent allait lui rappeler jusqu’à sa mort qu'elle avait eut une relation avec un homme marié qui l'avait laissé tombé a la seconde même ou elle avait commencé a prendre du poids. Elle était trop jeune pour être mère, et sa carrière était bien trop importante pour qu'elle puisse la sacrifier. Autant dire qu'elle était mal. Un autre hurlement de douleur déchira le calme de l'appartement. Elle n'en pouvait plus, il fallait que ce bébé sorte ou elle allait mourir. Comme a chaque fois qu'elle se mettait a hurler, un homme rentrait dans la pièce, le regard affolé. Il la regardait quelques secondes avant que ses yeux ne glissent le long de son corps. Quand il voyait, une nouvelle fois le sang sur le drap, il réprimait un haut le cœur et sortait, encore une fois de la pièce. Si Fawn avait été en état de rire, elle se serait très probablement moquée de son frère. Il était ridicule; mais au moins il était la; et il le serait toujours. Il avait même fait le voyage, traversé la moitié du monde, quittant travail et foyer, pour aller la voir quand il avait appris dans qu'elle état sa sœur se trouvait.

[...]

Fornax... La jeune femme était épuisée et elle ne rêvait que d'une bonne sieste, mais il fallait que son frère vienne la voir. Tu es tonton... Je te présente Raven... Raven Eridanus Monroe... Elle sera comme ta fille a présent... Elle sera ta fille et tu l'aimeras comme telle...

Elle ne lui laissait pas vraiment le choix, mais elle savait qu'au fond de lui, il le savait déjà et vu le regard qu'il affichait, il l'aimait déjà, tout autant qu'elle aimait sa fille.

[...]
Vela Monroe embrassa une nouvelle fois le front de sa fille avant de la serrer contre elle. Du revers de la main, elle essuya rapidement une larme qui lui coulait le long de la joue avant de lancer un regard rempli d'affection et de gratitude a son frère. Sans lui, elle ne saurait vraiment pas comment elle aurait fait pour éduquer sa fille tout en gardant son métier d'éleveuse de dragons. Elle avait bien essayé de garder son enfant avec elle pendant la première année de sa vie, mais l'environnement de son travail n'était vraiment, mais alors vraiment pas, adapté aux enfants. Depuis la naissance de Raven elle avait donc toujours pu compter sur son frère. A vrai dire, c'est avec lui que la demoiselle avait passé le plus de temps durant les onze premières années de sa vie. Elle, elle avait été appelée a gauche et a droite, un peu partout dans le monde et elle savait parfaitement qu'élever un enfant dans un climat pareil été tout simplement impossible. Elle essayait le plus possible de la garder avec elle, mais plus de trois mois par an était une véritable folie. Fornax lui avait proposé de prendre soin de sa fille, et c'est ce qu'il avait fait. Il n'y avait absolument aucune doute la dessus: il l'aimait comme un père aimait son enfant, et Raven aimait son oncle comme une fille aime son père, peut-être encore même plus.
Grâce a lui, sa fille bien aimée avait pu avoir une prime enfance a peu près normale. Elle avait juste passé ses vacances dans des endroits un peu hors du commun, et elle vivait a présent depuis trois ans en plein cœur de la Roumanie, a Dibrova. Vela avait décidé de reprendre sa fille lorsqu'on lui avait proposé ce poste pour les dix années a venir. Le choix avait été difficile; après tout, quitter Londres pour s'installer dans un pays complètement, ou la langue était inconnue et ou la communauté se limitait a des éleveurs de dragons et leur famille, il y avait de quoi réfléchir. Et pourtant, elle osait espérer que tout se passait bien, pour elles deux.
Lorsque, Raven avait eut onze ans, elles avaient reçu la lettre de Dumstrang, parce que la famille Monroe avait insisté a ce qu'elle aille dans cette école, annonçant qu'elle avait été sélectionnée pour rejoindre les rangs très fermés de cette école, elles avaient sauté comme deux idiotes dans la cuisine de leur minuscule maison pendant au moins dix minutes avant de penser a annoncer la nouvelle a Fornax.

[...]

Elle avançait dans le noir... Elle ne connaissait pas cet endroit, elle ne connaissait pas non plus la personne qu'elle suivait, et pourtant, elle le suivait sans rien dire. A vrai dire, elle ne contrôlait pas vraiment ses gestes, elle avançait c'était tout, mais sans jamais être a plus, ou moins de 2 mètres de la personne qui la précédait. Elle ne comprenait rien, elle rentrait dans d'autres personnes mais... Elle ne réagissait pas non, c'est comme si ils ne la voyaient pas, comme si elle n’existait pas. Elle fini par comprendre qu'elle était dans un hôpital et étrangement, la personne qu'elle suivait, cet homme inconnu, il avait les mêmes yeux qu'elle; le même regard azur et perçant... Le regard qu'elle ne voyait ni chez sa mère, ni chez son oncle.

Lorsque le monde parfaitement réglé de la jeune Raven Eridanus Monroe avait commencé à doucement s’effondrer, elle venait a peine de souffler sa quatorzième bougie. Elle avait toujours été une enfant heureuse et remplie de joie de vivre; elle avait bien une part d'ombre bien a elle et a sa famille; mais elle avait toujours réussi a le dissimuler. Elle s'était réveillée un matin a l'infirmerie; ou tout du moins, elle s'était réveillée dans un lit qui n'était pas le sien; il était bien trop mou, et tout ce qui l'entourait était bien trop blanc. Elle en avait donc déduit être a l'infirmerie; mais quand elle remarqua que son oncle était endormi sur une chaise non loin d'elle; elle comprit qu'elle était a l’hôpital. Raven avait beau réfléchir a ce qui l'avait fait se retrouver la, mais elle ne se souvenait de rien; ou tout du moins de pas grand chose. Elle était en train de marcher dans un couloir et puis tout d'un coup, plus rien, le noir complet. Elle se souvenait bien de quelque chose... Comme un rêve, mais cela n'avait aucun sens.
La jeune fille allait se lever quand elle entendit deux vois dans le couloir, juste derrière la porte. L'une lui était bien connue, c'était celle de sa mère; l'autre, elle ne la reconnaissait pas.

Madame Monroe, calmez-vous s'il vous plait...
Écoutez... Ça fait trois jours que je suis la a regarder ma fille dormir, se réveiller et agir d'une façon qui ne lui ressemble absolument pas avant de se rendormir et vous refusez encore et toujours de me dire ce qu'il se passe... Si vous espérez vraiment que je me calme, croyez moi, vous n'avez encore rien vu du tout.

Le médicomage poussa un énorme soupire alors que Raven affichait un sourire amusé. Elle connaissait bien sa mère et savait parfaitement qu'elle pouvait se montrer très convaincante quand elle le désirait.

Nous ne voulons pas nous avancez a faire des suppositions. Nous n'avons pas encore assez d'informations pour vous donner des réponses claires... De ce que nous avons pu trouver pour l'instant, il semblerait que votre fille possède le don de voyance... Elle aurait eut sa première vision il y a trois jours... Vu ses actions, ses paroles et les différents résultats que nous avons obtenus lors des analyses, nous en avons conclu que son réel caractère se soit présenté après cette vision... Nous pensons aussi que lorsqu'elle aura une vision, elle aura aussi des trous mémoires...Mais comme je vous ai dis, nous n'en savons que trop peu...

[...]
Pour ses seize ans, Vela avait espérez qu'on lui offre ce bijou dont elle avait tant rêvé ou qu'elle puisse enfin monter sur le dragon que sa mère lui avait confié il y a deux ans. A la place, sa mère lui avait annoncée qu'elle quittait l'Ukraine pour s'installer en Angleterre. Elle vivrait, encore une fois chez son oncle. La raison de ce déménagement était bien simple, Sainte Mangouste avait, disait-on, lancée un traitement expérimentale pour les gens qui souffraient de son " léger mal" comme l'appelait Vela. Autant dire que cette nouvelle n'avait pas enchantée sa fille, mais elle n'avait pas trop le choix. A vrai dire, avec les années, Raven s'était habituée a ses trous de mémoires. Elle pouvait même dire a certains moments qu'elle les aimait. Après tout confiante en toutes épreuves, froide, cruelle, manipulatrice, excentrique, très très très attirée par le pouvoir; provocante jusqu'au bout, comment ne pas apprécier ce don qui lui avait été offert? Elle avait a present quelque chose de plus que les autres, elle était plus puissante, et si ces visions devaient venir avec des trous de mémoire, elle s'en fichait.

[...]
Qui disait nouveau pays, disait nouvelle école; et au vue de sa condition, Raven avait été autorisée a transférer a Poudlard. D'après ce qu'elle avait entendu dire de cette école, elle était bien trop souple, et bien trop ouverte aux impures; mais son oncle lui avait fait l'éloge d'une des maisons, Serpendard. La jeune femme avait donc prié d’être envoyée la bas. Elle avait répété encore et encore ce simple mot alors qu'elle attendait derrière la porte que la répartition des premières années se fasse. Elle avait répété encore et encore ce simple mot alors qu'elle attendait que le directeur fasse son introduction avant de dire son nom, signal qu'elle pouvait alors entrer dans la Grande Salle. Elle avait répété encore et encore ce simple mot alors qu'elle remontait la salle, sentant le regard de tous les élèves sur son corps; elle savait qu'elle avait un peu trop accentué son coté excentrique et "Ukrainien", mais elle l'avait fait en connaissance de cause; elle voulait faire une impression forte, faire en sorte que tous se souviennent d'elle. Elle avait répété, une seule fois le nom de cette maison alors qu'elle s'était assise, le Choixpeau magique sur sa tête.

SERPENTARD!